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  • [@pointsdevente] - Le premium est-il un concurrent du #luxe ? [@adetem @luxurysociety]

    Le premium est-il un concurrent du luxe?

    Propos recueillis par Cécile Buffard

    [Philippe Jourdan]. Cela peut être un mot fourre-tout pour cacher la volonté des acteurs du mass market de vouloir s'élever - en vain - vers le luxe. Cela dit, certaines marques ont su créer des phénomènes de collections, collaborer avec des personnalités et, au final, produire de la rareté, de l'exclusivité et une créativité forte sur quelques pièces. Elles se sont revendiquées premium car elles ont mis les pieds dans le luxe, soit par la qualité des matières, soit par le choix d'un créateur artistique, une communication bien faite et une commercialisation de niche ou limitée dans le temps. Les retombées en termes d'image sinon économiques de ces opérations sont toujours alléchantes. Ce qui explique le nombre de collections capsules qui émergent sur le marché.

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  • [@pointsdevente]- Le #multicanal, une bonne stratégie pour les marques de luxe ? [@adetem @luxurysociety][Philippe Jourdan]. Oui, les frontières sont plus perméables. Nous avons eu deux grands modèles de développement des marques de luxe et c'est probable

    La diversité des canaux participe-t-elle de la démocratisation du luxe ?

    [Philippe Jourdan]. Oui, les frontières sont plus perméables. Nous avons eu deux grands modèles de développement des marques de luxe et c'est probablement un troisième qui est en train de révolutionner le marché. Après l'explosion des franchises et licences, en particulier aux États-Unis, les marques ont voulu retrouver la maîtrise de leur distribution et de leur image en ouvrant des flagships.

    Aujourd'hui, l'arrivée du digital rebat les cartes du marché. Les consommateurs ont accès immédiatement aux informations, photos, vidéos et surtout au prix des articles de luxe. Ce n'est plus tabou. Résultat, on observe dans les magasins des comportements très différents de ceux de la clientèle de luxe habituelle qui ne s'intéressait au prix qu'au moment de payer. Le consommateur 3.0 n'hésite pas à comparer les prix en magasin cassant, au passage les codes du luxe et ses usages. La fin de non-recevoir de LVMH à Amazon pose la question de la place des parts de marché dans l'écosystème du luxe...

    Devenir un acteur du luxe est compliqué pour Amazon. C'est un environnement qui a ses propres règles, une approche particulière et une théâtralisation de l'offre peu compatible avec le site américain. Cependant, ce qu'il risque d'arriver, c'est que les produits d'une marque soient vendus par les consommateurs eux-mêmes. Sur certaines collections, la rareté des pièces est telle que cela encourage la revente et aux États-Unis, des particuliers fortunés ont quasiment créé des boutiques sur Internet où ils revendent en permanence les anciennes collections. C'est toujours difficile pour l'image d'une marque lorsque l'amont lui échappe. Quand le luxe sort de ses boutiques écrins, le service qui accompagne la vente et l'usage, après l'achat, ne sont plus maîtrisés par la marque. Pour rester une marque de luxe, on doit maîtriser tous les éléments, à chaque étape de la vente. Les places de marché sont un vrai défi pour les marques, auquel elles n'ont pas encore de solution.

    Propos recueillis par Cécile Buffard

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  • [@pointsdevente] Se rendre plus accessibles, une bonne stratégie pour les #marques de #luxe ? [@adetem @luxurysociety]

    On voit, depuis quelques années, qu'un nombre croissant de marques de luxe déclinent des versions plus accessibles. Le shopping des hyper riches ne suffit-il plus ?

    [Philippe Jourdan]. Dès que la croissance ralentit, tout le monde cherche à se partager le même gâteau donc la meilleure façon de conserver cette même part, c'est de donner du gâteau à tout le monde ! Il y a des mouvements que l'on observe pour l'instant avec un manque de recul mais qui vont dans ce sens. Que ce soit à l'échelle de toute une collection, ou seulement pour quelques pièces, les marques de luxe s'ouvrent au grand public.

    Le phénomène des égéries est particulièrement parlant. En choisissant des ambassadrices qui ne sont plus dans l'environnement du luxe mais qui vont être des stars plus populaires et aussi plus éphémères, de plus en plus de marques prennent le risque de descendre de leur piédestal. À mon sens, elles n'y ont pas intérêt car elles doivent rester suffisamment intimidantes pour conserver leur aura de marque de luxe. C'est un secteur où le prix perçu doit toujours être plus élevé que le prix réel car l'exclusivité va créer le désir. La vraie marque de luxe est une marque qui impose son style. En baissant d'un ou plusieurs échelons sur l'échelle de la mode, on devient une marque tendance, plus une marque luxueuse.

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  • "Le Luxe subit un profond changement de modèle" [#luxe #promiseconsulting @lopinion_fr]

     «Le luxe subit un profond changement de modèle»

    Muriel Motte - 19 Septembre 2016 à 14h42

    Interview parue dans l'Opinion. [EXTRAIT]

    [RETROUVER L'ARTICLE EN LIGNE]

    Associé fondateur du groupe de conseil et d’études Promise Consulting, Philippe Jourdan décrypte la crise que traverse le secteur.

    les faits - La baisse de la livre a fait flamber de 36 % les ventes de produits de luxe au Royaume-Uni le mois dernier. Les variations des taux de change ne sont pas le seul élément perturbateur pour les groupes du secteur : digitalisation, ralentissement de la demande chinoise, attentats, les défis s’enchaînent et provoquent parfois des accidents industriels. Spécialiste des marques, Philippe Jourdan anticipe une croissance annuelle de 2 % du marché des produits de luxe dans les prochaines années.

    Quelle est la nature de la crise que traverse le secteur du luxe ?

    Il s’agit d’un profond changement de modèle dont l’effet est amplifié par une conjoncture économique difficile. Jusqu’à la crise financière, le marché des biens de luxe était tiré par une forte demande à laquelle répondait l’offre des grandes maisons qui se voulaient exclusives, et qui contrôlaient les prix et la distribution via le rachat des licences et la création de boutiques en nom propre. Tout cela évolue très rapidement (...)

    Cette crise est donc aussi imputable à la forte dépendance du luxe à la Chine ?

    Les Etats-Unis restent dominants et représentent un tiers du marché mondial du luxe. Mais 70 % de la croissance de ce marché au cours des dix dernières années a été le fait de la Chine. Et ce sont les Chinois qui réalisent hors de chez eux l’essentiel (70 %) des achats de produits de luxe. Dès que la demande chinoise ralentit - c’est l’une des conséquences de la politique anticorruption et du ralentissement économique du pays entre autres - ou qu’une menace pèse sur le tourisme mondial, le luxe en ressent les effets. C’est le cas aujourd’hui. Les géants du secteur doivent être vigilants sur un autre point : Pékin aura tôt ou tard le souci de rapatrier en Chine continentale un marché qui lui échappe largement, car les taxes imposées sur les biens de luxe rapportent aux caisses de l’Etat. (...)

    La mutation du consommateur depuis une dizaine d’années bouleverse aussi le marché…

    Le profil des acheteurs se transforme. La croissance du marché ne dépend plus de ceux qui ont énormément d’argent, mais de ceux qui en gagnent de plus en plus. Ce n’est pas du tout la même clientèle. Les marques doivent s’adresser à de nouveaux profils, des consommateurs plus jeunes, plus cosmopolites, mieux éduqués en matière de luxe mais plus critiques (...) Il s’agit d’une mutation très profonde, qui génère beaucoup d’interrogations sur la stratégie à mener.

    La stratégie digitale est-elle une source de différenciation entre les grands groupes mondiaux ?

    Les grands groupes habitués à gérer la relation-client dans un circuit unique sont entrés avec retard dans le monde digital. C’est un secteur parfois conservateur qui a du mal à accepter de perdre le contrôle de la distribution, mais tous sont aujourd’hui très actifs. Un des premiers bouleversements est venu de la comparaison mondiale des prix par des clients connectés et globe-trotteurs. Face à cela, Chanel a annoncé l’an dernier sa volonté d’établir progressivement un meilleur équilibre des prix de ses produits dans les grandes zones géographiques, Chine, Europe, Etats-Unis. Tous y viendront sans doute mais c’est très complexe en raison des coûts d’approche et des taxes différents, sans oublier les variations de taux de change ! Le deuxième bouleversement, c’est l’apparition de « pure player » digitaux du luxe comme Yoox Net-A-Porter, dont le poids commence à peser. Sa logique de développement est de commercialiser à terme toutes les grandes marques, y compris celles de LVMH ou Kering. (...)

    Le marché mondial du luxe croissait à deux chiffres au début du siècle, un taux tombé autour de 2 % aujourd’hui. Quelle est la « nouvelle normalité » pour les années à venir ?

    La projection moyenne pour les prochaines années est de l’ordre de 2 % à taux de change constants, ce n’est pas si mal pour un marché qui pèse déjà 240 milliards d’euros. Nous sommes face à des consommateurs plus exigeants, des marchés plus mûrs, peut-être allons-nous commencer à faire du marketing et à revenir à des fondamentaux de la relation-client, de la qualité de l’offre et du service. Ouvrir une boutique bien placée dans une rue stratégique d’une ville chinoise ne suffit déjà plus. Il y aura davantage de discrimination, une prime à l’excellence, et le « pricing » sera déterminant.

  • #SaveTheDate 15/09 19h00 : Présentation Baromètre US - Désirabilité & Exclusivité des Marques de Luxe aux US - #PromiseConsulting #ExaneBNP

    LES MARQUES DE LUXE DU "VIEUX CONTINENT" SEDUISENT-ELLES TOUJOURS AUTANT LE "NOUVEAU MONDE" ?

    Conférence suivie d'un coktail organisée conjointement par Promise Consulting, Exane BNP en partenariat avec l'EIML, Ecole Internationale de Management du Luxe.

    15 Septembre 2016 à 19h00 dans les locaux de l'EIML, Campus Beaugrenelle, 35 quai André Citroën, 75015 Paris. Sur invitation uniquement.

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    Présentation par Philippe Jourdan, Promise Consulting et Luca Solca, Exane BNP, des résultats en avant-première du Baromètre Front Row consacré au classement des Marques de Luxe dans le secteur du prêt-à-porter, des sacs et des accessoires aux USA. 

    Nombre limité de places. Réservez votre place au plus vite auprès de Valérie Jourdan en prenant contact par courrier électronique (valerie.jourdan@promiseconsultinginc.com).

    BAROMETRE FRONT ROW - EXCLUVITE & DESIRABILITE DES MARQUES DE LUXE

    Depuis maintenant trois ans, Promise Consulting, société d'études et de conseil Marketing, et Exane BNP, leader de l'évaluation sectorielle financière et stratégique des marques, ont uni leurs forces pour apporter aux investisseurs une évaluation quantitative, fondée sur une mesure par les clientes du luxe des dimensions d'exclusivité et de désirabilité perçues des marques.

    Nous pensons que ces deux dimensions sont fondamentales.

    L’existence des produits de luxe repose sur la promesse d’exclusivité. Le risque de trivialisation, qui découle d’un déséquilibre entre exclusivité et désirabilité des marques, est une sorte de « baiser de la mort » pour l'industrie du luxe (et donc ses actionnaires).

    Après une première édition sur la France, l'étude a été conduite en Chine en 2015 et aux USA en 2016. Les résultats de cette troisième vague font l'objet de la conférence co-animée par les deux associés en charge du projet chez Promise Consulting et Exane BNP.

    Cette étude a été distinguée par le Trophée d'Argent dans la catégorie Qualité des Livrables pour la première édition des Trophées "Etudes et Innovations", lors de la 5ème édition du Printemps des Etudes à Paris le 14-15 avril 2016.

    Le baromètre Front Row est en passe de devenir le baromètre de référence de la profession pour l'attractivité et la valeur des marques de luxe du point de vue du marché et de leurs clients. Les professionels du marketing, de la finance et de la stratégie ont tous souligné la valeur ajouté apportée par l'expertise complémentaire des deux équipes, Promise Consulting et Exane BNP.

    [En savoir plus sur le Prix décerné] 

    [Prendre connaissance des résultats pour la France]

    [Prendre connaissance des résultats pour la Chine]

    QUELQUES MOTS DES CONFERENCIERS

    Pr Philippe Jourdan, Promise Consulting

    20160804 1211.jpg

    Luca Solca, Exane BNP

    luca solca, exane, bnp, luxe, usa, mode

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  • La #Mode vue par un #Fan des #Annees80 [@vivarte #marketing #mode]

    SOURCE : LE MONDE.FR - 02 JUILLET 2016

    La mode est par définition éphémère. Les groupes de mode devraient-ils l'être aussi ? Si certains se fanent l'espace de quelques saisons, d'autres s'épanouissent dans la durée. Beaucoup sont des enfants de l'après-guerre, comme Zara ou H&M, d'autres puisent leurs racines carrément au début du siècle. L'ancêtre de Vivarte, le chausseur André, a ouvert sa première boutique parisienne en  1903, avec comme slogan " souliers de mode depuis 1900 ". Et déjà cette idée du choix le plus large et des prix bas qui fera les délices de la société de consommation du XXe siècle.

    Depuis trois ans, Vivarte, l'un des premiers groupes de mode français, avec 17 000 employés, enchaîne les plans de restructuration, les fermetures de magasins et les cessions de marques. Jeudi 30  juin, il a annoncé la mise en vente de trois de ses noms les plus populaires, Kookaï, Chevignon et Pataugas. En début d'année, la Compagnie vosgienne de la chaussure et l'enseigne Défi Mode avaient suivi la même route. La société n'en finit pas de détricoter un ouvrage construit depuis sa diversification dans l'habillement en  1984, et qui a culminé au seuil de la crise de 2008. Les marques acquises consciencieusement racontent l'âge d'or des gloires du quartier parisien du Sentier. Caroll, Creeks, Liberto, Kookaï, Naf Naf, Chevignon. Vivarte est un enfant des années 1980… comme un parfum de jeans à la française et d'exubérance à l'américaine.

    Mais les fans des années 1980 doivent se souvenir que cette période a aussi apporté aux entrepreneurs français la magie de la finance et de l'endettement facile. Le virage vers l'habillement de la star hexagonale de la chaussure familiale s'est produit dans les deux décennies 1990-2010 sur une montagne de dettes, notamment grâce à l'arrivée en France des fonds d'investissement et de leur technique du LBO. Une formule magique qui permet à des financiers de racheter une entreprise au moyen d'un recours massif à l'endettement, remboursé par la société achetée. La crise de 2008 a sifflé la fin de cette période glorieuse où dirigeants et actionnaires gagnaient à tous les coups.

    A la fois trop petit et trop gros.

    La baisse de la consommation et l'arrivée à maturité d'une nouvelle concurrence ont fragilisé les châteaux de cartes comme Vivarte. Soudain, le français est devenu bien fragile face à des mastodontes comme Zara ou H&M, des monuments d'organisation rationnelle et d'innovation qui ont pulvérisé les modèles anciens.

    Face à ces " machines ", la collection de marques de Vivarte n'a pas pu opposer une agilité et une créativité qui font le succès de petits nouveaux venus, comme le français Sandro Maje, ou de stars de l'Internet, comme le britannique Asos. Coincé au milieu du sablier, à la fois trop petit et trop gros, sous la pression d'actionnaires d'autant plus impatients qu'ils sont ses anciens créanciers, Vivarte n'a pas d'autre choix que de maigrir ou de disparaître. Pas facile de redevenir à la mode.

    Philippe Escande

    [RETROUVER L'ARTICLE SUR LE MONDE.FR]