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4.c- Beauté - Page 18

  • [#LUXURYLAB] [ACCORD] | L’ #Oréal fait son shopping d’été : une marque #bio #allemande et une #station #thermale #française | @PREMIUMBEAUTYNEWS

    PREMIUM BEAUTY NEWS | http://bit.ly/2LYDcl1

    L’ #Oréal fait son shopping d’été : une marque #bio #allemande et une #station #thermale #française

    L’Oréal a annoncé la signature d’un accord pour l’acquisition de la société allemande de cosmétiques naturels Logocos Naturkosmetik AG, ainsi qu’une offre irrévocable en vue de l’acquisition de Holding STRP (Société des Thermes de La Roche-Posay), une station thermale française dédiée aux affections dermatologiques. Avec ces deux acquisitions, le géant français des cosmétiques se renforce sur les deux axes majeurs du moment : le naturel et la dermocosmétique.

    Cosmétiques bio et naturels

    Créée en 1978 par un naturopathe, Logocos Naturkosmetik est basée à Hanovre en Allemagne et emploie environ 340 personnes. En 2017, le chiffre d’affaires net était de 59 millions d’euros, réalisé en Allemagne et dans d’autres pays européens. Toutes les marques de cette société sont vegan et certifiées bio. La marque Logona offre aux consommateurs des soins et des colorations du cheveu, des soins de la peau et des produits d’hygiène distribués à des prix premium dans les circuits spécialisés, notamment les magasins bio. La marque Sante s’adresse aux consommateurs jeunes à la recherche de produits naturels. Elle comprend des produits de soin du cheveu, soin de la peau, produits d’hygiène et maquillage vendus à des prix accessibles dans les circuits grand public.

    Avec cette acquisition, L’Oréal prévoit de développer les marques de Logocos Naturkosmetik à l’international. La transaction devrait être finalisée dans les prochains mois après les autorisations réglementaires habituelles. Ce n’est pas la première incursion de L’Oréal dans le secteur des cosmétiques naturelles, le groupe avait notamment acheté en 2006 la marque française Sanoflore.

    Axe dermocosmétique

    Créée en 1921, la station thermale de La Roche-Posay est exclusivement dédiée aux affections cutanées. L’eau thermale de La Roche-Posay présente des propriétés thérapeutiques anti-inflammatoire, cicatrisante et apaisante, pour soigner les maladies de peau (eczéma, psoriasis, séquelles cicatricielles de brûlure, suites cutanées de traitements contre le cancer). En 2017, l’activité thermale a bénéficié à plus de 7500 patients par an, générant un chiffre d’affaires de 3.6 millions d’euros.

    « Ce projet d’acquisition nous permettra de pérenniser et renforcer l’ancrage dermatologique de la marque La Roche-Posay en développant les indications existantes et de faire de la station thermale le fleuron de la marque, » explique Laetitia Toupet, Directrice Générale de La Roche-Posay.

    Première marque dermocosmétique mondiale, déjà propriété du groupe L’Oréal, La Roche-Posay crée des soins formulés à l’eau thermale pour les peaux sensibles. Les principales gammes de la marque sont Lipikar (peau sèche), Anthélios (photoprotection), Effaclar (peaux à tendance acnéique), Tolériane (peau sensible) et Cicaplast (réparation cutanée).

  • [#LUXURYLAB] [VENTES] | Les #Millennials représentent plus de #40 % des #ventes de #Cartier | @LESECHOS

    DE OLIVIER TOSSERI | LES ECHOS | http://bit.ly/2HPLPZe

    Les #Millennials représentent plus de #40 % des #ventes de #Cartier

    Cyrille Vigneron, président de Cartier International, se confie aux « Echos » sur la stratégie adoptée par le groupe horloger.

    Vous avez pris vos fonctions à la tête de Cartier il y a deux ans, quelle situation avez-vous trouvée ?

    A l'époque, le marché comme la maison étaient dans une mauvaise passe. L'horlogerie a été malmenée par deux phénomènes survenus coup sur coup en Chine. Car ce pays a été le moteur de la croissance, en faisant pratiquement doubler le marché. Ce qui a créé des besoins de capacité très forts et d'importants investissements de l'industrie pour éviter les pénuries, sur des produits de plus en plus chers.

    Le premier coup d'arrêt a été la campagne anti-corruption lancée par le gouvernement chinois. Une grande partie de la demande horlogère, en particulier masculine, a pratiquement disparu du jour au lendemain. Le deuxième choc a été la dévaluation de 25 % du renminbi en 2015-2016. Cela a entraîné une surabondance d'offre.

    Comment avez-vous réagi ?

    Il a fallu prendre des mesures structurelles très fortes. Cartier a été la première maison à le faire, avec une grande ampleur, en rachetant des stocks aux détaillants et en en détruisant une partie. Nous avons ensuite repositionné notre offre, en fonction de la demande, et ajusté notre production et notre politique de prix.

    L'autre grand chantier a été de faire le point sur le positionnement de la maison, son ADN. Que fallait-il arrêter, remettre en lumière, comment retrouver la force de nos icônes, en les adaptant ou pas. On a ainsi relancé notre montre bijou Panthère telle quelle. Notre autre modèle culte, la Santos, a été retravaillé. Au bout de deux ans, je constate que Cartier s'est redressé et que son territoire s'est redéfini. C'est une marque plus féminine que masculine ; bien qu'elle soit synonyme d'élégance pour les hommes, elle évoque la simplicité et l'exubérance.

    Comptez-vous ouvrir de nouvelles boutiques ?

    Non, nous allons conserver notre réseau à environ 300 boutiques. Elles sont bien réparties, notamment sur des marchés très dynamiques comme l'Asie et les Etats-Unis. Il n'y a pas d'ouvertures prévues dans les cinq années qui viennent, sauf si l'Inde s'ouvrait vraiment au luxe international. En revanche nous lançons un programme de rénovation très important, car nous avions besoin de moderniser nos magasins.

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    Qu'en est-il de la génération Millennials, qui est le coeur de cible du secteur du luxe ?

    Les Millennials [la génération née entre le début des années 1980 et le milieu des années 1990, NDLR] représentent 43 % de nos ventes. Donc Cartier séduit très bien la jeune génération. En Chine, ce taux atteint plus de 50 %. C'est surtout une question de répartition de la richesse, possédée par des générations plus matures en Europe, aux Etats-Unis et au Japon. En Chine, c'est l'inverse, avec une première génération d'entrepreneurs. La maison n'a pas de problèmes à séduire les Millennials car nos produits sont transgénérationnels.

    Il faut prendre garde à ne pas créer une catégorie particulière, et faire des « produits jeunes », avec une communication jeune pour les jeunes. Il faut une interaction appropriée avec cette cible, mais qui peut porter sur les mêmes collections qu'auparavant. Les jeunes Chinoises aujourd'hui achètent ainsi les mêmes produits que les jeunes Japonaises il y a vingt ans. La question est de rester pertinent pour toutes les générations.

    Quels sont donc les défis auxquels vous devrez faire face ?

    Pour l'ensemble de la profession, le défi est celui du recalage des maisons, tant pour leur distribution que pour leur outil industriel. Ca n'a pas encore été totalement fait. Même si la demande repart, il y a un risque de commettre les mêmes erreurs que par le passé. C'est une profession qui passe très vite de l'euphorie à la déprime et réciproquement.

    Avec ce redémarrage, la profession estime qu'elle est sortie de la crise mais il y aura certainement une nouvelle crise économique ou financière. C'est comme les tremblements de terre, plus le temps passe, plus la probabilité est grande. Il n'est pas certain que les enseignements de la crise passée aient été tirés. Il faut intégrer les attentes des clients par rapport à l'horlogerie. Elles ont évolué.

    Ils sont plus exigeants. Il faut à la fois clarifier et améliorer notre offre. Cela nécessite un outil industriel flexible, pour continuer à innover. Une des tendances de l'horlogerie a été de se penser comme un marché de nouveautés, alors que tout le monde faisait la même chose, d'où sa banalisation. Il faut que les maisons retrouvent une identité claire, sans quoi les nouvelles générations préféreront acheter une montre connectée. C'est un défi collectif, mais Cartier est bien armé pour le relever.

  • [#LUXURYLAB] [EXPERIENCE] | #Guerlain propose une #expérience #client #interactive autour de ses #rouges à #lèvres | @LADN

    DE ALICE HUOT | L'ADN | http://bit.ly/2JH73cb

    #Guerlain propose une #expérience #client #interactive autour de ses #rouges à #lèvres

    La marque de luxe Guerlain a fait appel à Hapticmedia pour proposer une nouvelle expérience utilisateur sur son site e-commerce.

    Guerlain lance une collection de rouges à lèvres avec 15 capots différents associer à 30 teintes de maquillage. Grâce à la technologie de personnalisation de Hapticmedia,  ce sont plus de 500 combinaisons que les clients peuvent composer directement sur le site de la marque. La solution Hapticmedia permet de montrer l’intégralité de la gamme et de ses déclinaisons, sans avoir à réaliser un shooting photo.

  • [#LUXURYLAB] [DIGITAL] | #Louis #Vuitton confie à #Axible le #développement de son #premier #objet #connecté, #Louis #Vuitton #Echo | @L'USINEDIGITALE

    DE MARINA ANGEL | L'USINE DIGITALE | http://bit.ly/2HDw9LT

    #Louis #Vuitton confie à #Axible le #développement de son #premier #objet #connecté, #Louis #Vuitton #Echo

    La société toulousaine Axible, spécialisée dans les objets connectés pour applications professionnelles, fait une entrée sur le marché du luxe avec le développement du premier objet connecté de la marque Louis Vuitton : Louis Vuitton Echo.

    C'est un véritable concentré de technologie que les équipes d’Axible, une société spécialisée dans le développement d'objets connectés pour applications professionnelles, ont mis au point pour la marque de maroquinerie de luxe Louis Vuitton (groupe LVMH). Le nouvel objet connecté (via les réseaux internet bas débit de type Sigfox), baptisé "Louis Vuitton Echo", a été tout spécifiquement développé pour offrir aux voyageurs une information précise sur ses bagages, notamment dans le cadre de déplacements par avions de ligne.

    L'objet, très discret, de la taille d'une réglette de 10 cm de long, 2 cm de large et à peine 1,5 cm d'épaisseur, signé par le designer australien de renommée internationale Marc Newson, est en vente depuis quelques jours dans l'ensemble du réseau de boutiques de la marque de maroquinerie de luxe. Il se glisse dans tout bagage pour le rendre communicant. Grâce à une application sur téléphone mobile, le LV Pass, l'utilisateur peut suivre en temps réel le cheminement de ses sacs ou valises. En outre, équipé d'un accéléromètre et d'un détecteur de pression, l'objet détecte les phases de décollage et d'atterrissage et coupe automatiquement la communication radio pendant les vols avions. "Une condition obligatoire pour obtenir les autorisations de la DGAC", précise Cédric Rosemont, directeur général d'Axible.

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    UNE NOUVELLE LEVÉE DE FONDS PRÉVUE POUR SEPTEMBRE 2018

    Un joli coup de projecteur pour la petite société de Labège, près de Toulouse, à la veille d'une nouvelle levée de fonds, programmée pour septembre 2018. Créée en 2007 et soutenue depuis 2015 par le groupe Robinson Technologies, devenu son actionnaire de référence, la société, membre de la communauté d'entreprises de l'IoT Valley, est en très forte croissance depuis la sortie sur le marché de son fameux QuB (prononcer "cube"), présenté au CES de Las Vegas en janvier 2017.

    Ce petit cube, de 7 centimètres de côté, offre à ses utilisateurs en entreprise un éventail de 6 services, dont on peut profiter en tapotant (double tap) l'une des faces du cube (réservation d'une salle de réunion, lancement du chauffage ou de la climatisation, appel au service de maintenance...). Les entreprises ont la possibilité de paramétrer en ligne chaque face du QuB pour répondre à leurs besoins spécifiques.

    Et le succès est au rendez-vous. Le chiffre d'affaires de l'entreprise décolle : 2,5 millions d'euros réalisés en 2017 avec un effectif de 18 salariés, contre 1 million d'euros en 2016. "Avec une levée de fonds de 3 à 5 millions d'euros, nous préparons aussi l'entrée de nouveaux partenaires pour nous accompagner sur de nouveaux projets d'objets connectés et accélérer à l'international", précise Cédric Rosemont, qui ne cache pas son ambition d'implanter une antenne d'Axible en Asie, sans doute à Singapour, d'ici la fin de l'année 2019.

  • [#LUXURYLAB] [BEAUTE] | Pourquoi les marques du #luxe sont-elles si #discrètes sur leur #engagement #durable ? | @PREMIUMBEAUTYNEWS

    DE KRISTEL MILET | PREMIUMBEAUTYNEWS | http://bit.ly/2vppbVG

    Pourquoi les marques du #luxe sont-elles si #discrètes sur leur #engagement #durable ?

    Les grands groupes de l’industrie de la beauté et du parfum ont pour la plupart, et depuis longtemps déjà, mis en œuvre à différents niveaux des politiques et actions de responsabilité sociale et environnementale. Convaincus qu’il faut être durable pour durer, nombre d’entre eux ont instauré des principes d’éthique et d’écoconception pour eux-mêmes comme pour leurs fournisseurs. Une démarche exemplaire qu’ils ne revendiquent pourtant que peu ou pas. Gildas Bonnel, Président de l’agence Sidièse, spécialisée en communication responsable et conseil de la maison Guerlain, expose pour Premium Beauty News les enjeux d’une prise de parole sur ces sujets.

    Premium Beauty News - Pourquoi les marques du luxe engagées depuis longtemps dans une démarche RSE, avec des actions et des résultats tangibles, valorisent-elles si peu leur démarche auprès des consommateurs ? 

    Gildas Bonnel - C’est ce que nous appelons à l’agence du green hidding. Il faut bien comprendre que dans certains secteurs, et c’est particulièrement vrai pour celui du luxe, les entreprises craignent de « prêter le flanc » à la critique. Pour les communicants, le sentiment le plus partagé est qu’il y a plus de coups à prendre que de bénéfices à revendiquer cette démarche de progrès. Cela dit, cette appréciation est en train d’évoluer.

    Une nouvelle offre arrive sur le marché de la beauté en particulier. Une nouvelle proposition de valeurs sur des gammes et des produits plus dépouillés, accompagnée d’un engagement fort sur les sujets sociaux et environnementaux, qui fait que certaines maisons et grandes marques peuvent craindre une sorte de ringardisation, de passer à côté d’une tendance sociétale puissante.

    C’est pourquoi, en tant que conseil, quand une entreprise est prête, quand il y a vraiment des éléments de preuve, sur le pilotage, sur ses objectifs et sa feuille de route de diminution des impacts sociaux et environnementaux, je suis le premier à recommander d’y aller. J’ai beaucoup encouragé la maison Guerlain à communiquer sur sa politique de développement durable car elle rencontre une véritable attente des publics. De plus, communiquer met l’entreprise en tension. Quand on communique, on s’engage. On ne peut plus reculer, on ne peut qu’avancer et être au rendez-vous de ses engagements. C’est toujours une prise de risques de conduire des changements ou de réformer des lignes. Ce qui a été fait par Guerlain pour Orchidée Impériale - avec une réduction de 40% du volume et du poids de l’emballage - était très courageux. L’innovation et la communication ont porté leurs fruits et la proposition a convaincu les clientes qui ne se sont pas détournées du produit, bien au contraire.

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    La communication, c’est ce qui aide à tracer la voie et à embarquer tout le monde, les collaborateurs comme les clients.

    Premium Beauty News - Comment prendre la parole sur ces sujets quand on est une marque historique prestigieuse ?

    Gildas Bonnel - Pour nous, ce sont des sujets que l’on murmure auprès des clients et des leaders d’opinion, plutôt que de faire une campagne de pub. C’est une stratégie ‘temps long’ qui passe par plus d’influence, de rencontres, d’interventions du dirigeant.

    Cela correspond bien aux entreprises du luxe. Elles ne souhaitent pas être ostentatoires en faisant de la doctrine, mais préfèrent plutôt travailler sur le fond avec celles et ceux qui font l’opinion.

    Premium Beauty News - Ce n’est pas dangereux de jouer cette carte du temps long alors que tout va si vite ?

    Gildas Bonnel - Pas si l’on travaille sur le fond. Si pendant ce temps là, l’entreprise est sur le pied de guerre, qu’elle construit, comme Guerlain, une stratégie et des éléments de discours sincères et pertinents.

    Premium Beauty News - Ces grands noms du luxe ne doivent-ils pas donner l’exemple ?

    Gildas Bonnel - Il y a une grande ambivalence sur ce marché et c’est la raison pour laquelle il est parfois si difficile pour les marques d’opérer des transitions.

    Dans le déclaratif, les consommateurs sont prêts à beaucoup de changements mais à la fois, ils n’ont pas a envie qu’on les bouscule, même les personnes les plus engagées. Il est donc important d’y aller doucement. Il ne faut pas aller plus vite que la machine.

    En revanche, ces entreprises se doivent de réfléchir à des offres plus en rupture, comme Guerlain l’a fait en incubant avec la marque éthique Cha Ling. Le fil est ténu et tout est question d’équilibre et de volonté.

  • [#LUXURYLAB] [FUTUR] | A quoi ressemblera le #luxe en #2020 | @L'ADN

    DE MELANIE ROOSEN | L'ADN | http://bit.ly/2IAJVeX

    A quoi ressemblera le #luxe en #2020

    « L’uberisation et la disruption que l’on constate partout vont-elles aussi avoir un effet sur le luxe ? » Axelle Lemaire s’est posé la question au Luxury Forward, aux côtés de nombreux experts.

    Fred et Farid, fondateurs de l’agence éponyme, et Céline Lippi, directrice de Fashion Capital Partners, sont à l’initiative de la première édition de Luxury Forward, un événement où les acteurs de la FashionTech ont côtoyé ceux des maisons de luxe traditionnelles, où les réseaux sociaux ont dévoilé leur potentiel pour le secteur, et où des personnalités politiques se sont engagées en faveur de la défense de ce qui est, aujourd’hui, bien plus qu’une industrie : une représentation symbolique de la France. Au sein du très prestigieux Palais d’Iena, les speakers ont abordé les thématiques qui façonneront le luxe de demain. Concilier digital et tradition, optimiser la relation client, faire face à la décroissance du secteur… Quels défis, quelles tendances, et quelles opportunités pour le secteur ?

     

    • Un contexte fragilisé

    Olivier Abtan, en charge du secteur luxe chez Boston Consulting Group, explique que le contexte n’est pas rose pour les acteurs du luxe. L’industrie, qui a été créée par les baby-boomers en Europe, rencontre sa première crise structurelle. Cantonné au départ à un marché très local, celui de la vieille Europe, le luxe a rapidement rencontré ses premiers consommateurs étrangers. Les Japonais, tout d’abord, dans les années 70 – 80, puis les Chinois. Luca Solca, Directeur Général en charge du secteur luxe chez Exane BNP Paribas, rappelle ainsi que ces derniers ont représenté, ces dix dernières années, 1/3 du chiffre d’affaires mondial du luxe et 2/3 de la croissance du secteur.

    Ces différentes phases ont donné au marché une croissance phénoménale. Mais avec le ralentissement de la consommation chinoise à travers le monde, combiné à une baisse de la croissance des magasins et des prix, on peut s’interroger quant au prochain relais pour soutenir l’industrie… Pour Olivier Abtan, le marché peut, aujourd’hui, s’attendre à une croissance de maximum 5% par an, contre 10% ces dernières années.

    « La disponibilité de la classe moyenne chinoise est moins importante que celle des riches », souligne Luca Solca. Un fait indéniable, qui rend la croissance des prix compliquée. Quant aux points de vente, il est difficile d’augmenter son réseau si le chiffre d’affaires n’augmente pas : le return on invested capital, qui est un indicateur primordial, chute, et cela crée une pression chez les marques et les groupes. Et quand la croissance se modère, il faut parfois aller jusqu’à éliminer les marques ou les offres qui ne sont pas en mesure de produire des résultats positifs…

     

    • Le produit : oui, mais pas que

    Les consommateurs changent leur manière de consommer le luxe. Là où ils se concentraient auparavant sur les produits, ils cherchent désormais à vivre une expérience, parfois immédiate. Une tendance vraie chez les millennials, mais aussi chez les générations qui ont contribué à développer le marché. Ceux-ci préfèrent vivre un voyage unique plutôt que de s’acheter leur vingt-et-unième montre de luxe.

    Ce marché de l’expérience est plus important et se développe plus rapidement que ceux des « personal luxury goods » (montres, habillement, parfums…) ou des voitures de luxe, et ce à la fois dans les marchés matures, mais aussi dans ceux en développement.

    L’expérience peut s’illustrer à travers l’acte d’achat. Là où l’on attendait une distance et un « mystère » presque entier autour du luxe il y a encore quelques années, de nouvelles règles s’appliquent. Pour des acteurs comme Birchobx, Matches ou Feel Unique, ce qui prime désormais c’est la recommandation et la personnalisation. « La marque ne doit pas être autoritaire, mais s’appuyer sur sa communauté », explique ainsi Quentin Reygrobellet, co-fondateur de Birchbox.

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    Autre élément important : le storytelling. Les marques ne peuvent plus se contenter de plaire avec leurs produits, leurs prises de parole sont d’égale importance, explique Arthur de Kersauson, producteur et réalisateur chez Mercenary.

     

    • Le digital doit être synonyme d’une transformation profonde

    Le débat de savoir si l’on doit, en tant qu’acteur du luxe, avoir une présence numérique est anachronique : les consommateurs y sont, il faut y être également. Mais il ne s’agit pas uniquement de développer un site de e-commerce : le digital doit être une source d’interaction, un moyen d’échanger avec ses clients et sa communauté, de suivre la relation, et d’optimiser un discours cohérent sur toutes les plateformes.

    Olivier Abtan va plus loin : les acteurs du luxe ont accumulé un retard en ligne, et ceux qui ne prendront pas le virage tant qu’il est encore temps pourraient tout simplement disparaître.

    80% des gens demandent aux marques d’avoir une présence omnicanale. Un chiffre qui s’élève à 85% pour les millennials, et à 75% pour les consommateurs-cœur du luxe.
    Agnès Vissoud, Directrice Expérience et Performance Digitale chez Louis Vuitton, explique que cette présence digitale permet aux marques d’être pertinentes. « Il faut être là pour le consommateur, au bon moment ».

    Une croyance appuyée par les propos de Sarah Azan, fondatrice de Babbler.« L’objectif des marques de luxe a toujours été de faire rêver les gens. Mais pour y parvenir, il faut les toucher, et donc s’adresser à eux via les bons canaux ». Haisong Tang, Partner chez Iron Pillar, insiste lui aussi : dans la mesure où le luxe est un concept qui n’existe que dans l’imaginaire, il faut laisser aux gens une chance de le percevoir pour l’envisager. Les marques vont devoir s’adresser à des audiences qu’elles ignoraient jusqu’alors. Et cela ne veut pas forcément dire qu’elles devront être totalement accessibles en termes de prix, mais au moins en termes de conversations.

    Certains acteurs ont bien conscience que la transformation digitale n’est pas seulement numérique, mais aussi une question d’entreprise, à l’instar de Sephora. « Cela vient changer nos façons de travailler, ce que l’on connaît de nos clients, et la manière dont on interagit avec eux », précise Anne-Véronique Baylac, Chief Digital Officer chez Sephora.

    La difficulté, comme partout, c’est de réussir à embarquer les collaborateurs dans l’aventure. Chez Louis Vuitton, pour identifier une communauté d’innovateurs volontaires, les équipes ont mis en place des hackatons. « Cela a permis d’éveiller les consciences en interne », confie Agnès Vissoud. Une initiative qui a également permis d’identifier et de faire émerger de jeunes talents. « Nous les voyons pitcher, proposer des solutions. Pour nos partenaires des ressources humaines, c’est très utile ».

     

    • La parole aux consommateurs

    Les territoires d’expression changent : les réseaux sociaux, les forums, les vidéos… Les consommateurs s’expriment d’eux-mêmes. Les équipes de Sephora ont ainsi développé leur propre réseau social, The Beauty Board. Il permet aux clientes de la marque de partager leurs maquillages, leurs techniques… « Elles ont un véritable rôle de prescriptrices, d’inspiration », explique Anne-Véronique Baylac.

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    Une inspiration qui touche aussi les équipes : pour la dernière publicité des parfums Kenzo, Kenzo World, Laure Olivier, International Marketing Manager, confie ne pas avoir voulu une égérie-star. « Nous ne voulions pas une image très éloignée de la réalité. L’audience ne doit pas être un autre : c’est nous ».

    Axel Adida, Chief Digital Officer chez L’Oréal, ajoute que si, auparavant, les médias dictaient les nouveaux looks, aujourd’hui ce sont bien les consommateurs qui sont à l’origine des nouvelles tendances. Ainsi, une présence numérique travaillée permet aussi de mieux connaître ses clients et leurs attentes. Et, ce n’est plus un secret, les données sont le nouveau Graal…

    75% des consommateurs se plaignent de recevoir du contenu publicitaire qui n’est pas en adéquation avec leurs attentes.

    • L’alliance de l’héritage et des nouvelles technologies

    Pour assurer leur croissance, les marques du luxe doivent travailler leur clientèle locale, pense Olivier Abtan. Il ne s’agit pas d’ouvrir des magasins à tout va, mais d’optimiser la performance d’aujourd’hui, notamment en revenant aux basiques du retail : proposer un marketing adapté à la clientèle, améliorer l’expérience client en magasin… « Les marques du luxe doivent apprendre des industries à faibles marges, qui font tout cela de manière naturelle ».

    Pour Aude Gandon, directrice du branding chez Google, les marques ne doivent pas oublier de communiquer sur leur histoire et leur savoir-faire. « C’est bien souvent leur craftmanship si particulier qui les différencie des autres ». Un point de vue que rejoint Arthur de Kersauson : « un moyen pour les marques de ne pas se tromper, c’est de se reposer sur ses valeurs. Il ne s’agit pas de faire du buzz à tout prix… »

    Intéressant, mais est-ce bien suffisant ? Axelle Lemaire, Secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie et des Finances, chargée du Numérique et de l’Innovation se pose la question. « L’uberisation et la disruption que l’on constate partout vont-elles aussi avoir un effet sur le luxe ? » Derrière cette interrogation, une idée un peu angoissée que si l’industrie venait à se diluer, c’est toute la « représentation forte et symbolique de ce qu’est la France aujourd’hui » qu’elle porte qui pourrait s’en trouver affectée. Pour autant, Axelle Lemaire croit fermement qu’allier les compétences permettra de construire les nouveaux modèles économiques. « L’industrie n’a jamais attendu pour innover. Il a fallu, face à une décroissance des emplois en France, mais aussi en Europe, se réinventer. Ce qui est nouveau aujourd’hui, c’est que l’on introduit le mot ‘’ouverture’’ dans cette innovation. C’est une petite révolution culturelle qui est à l’œuvre ».

    Pour elle, le monde feutré et silencieux du luxe ne se heurte pas à celui, plus bruyant, des startups : ils se rencontrent. « C’est bénéfique dans les produits et les idées qui en résultent ». Tout l’enjeu consiste à prendre le virage en intégrant le plus d’innovation possible dans la R&D pour se numériser et concurrencer les grandes plateformes. « Je lance un appel à la FashionTech : la France doit, et peut, être à ce rendez-vous du nouveau luxe ».

    Une symbiose qui résonne avec le credo de Jiang Qiong Er, fondatrice de Shang Wia. Le nom de sa marque caractérise une philosophie chinoise : celle qui consiste à trouver le bon équilibre entre les opposés. Le ciel et la Terre, le passé et l’avenir, la tradition et la technologie. « Ce qui est important, ce n’est pas de faire un choix, mais de trouver le juste milieu ».

    Pour Charles-Edouard Bouée, CEO de Roland Berger, 2016 est l’année où le monde tel qu’on le connaît est en train de sombrer. « Les institutions sont au bord des falaises ; ceux qui sont survivront sont ceux qui prennent le large : les auto-entrepreneurs, les travailleurs nomades… ». Selon lui, les deux sujets sur lesquels les marques devront se pencher, sont l’intelligence artificielle et la réalité virtuelle / augmentée. « Les marques de luxe possèdent le passé et le présent. Pour posséder le futur, il leur faudra de l’agilité, avoir une empreinte légère, se focaliser sur la technologie mais pas uniquement sur le digital, et intégrer de nouvelles cultures ».

    Des cultures qui pourraient venir vraiment d’ailleurs… Cédric Villani, mathématicien, directeur de l’Institut Henri-Poincaré et professeur à l’université de Lyon, il ne fait aucun doute qu’un jour on trouvera des ingénieurs dans les équipes des grands créateurs. « Le numérique s’immisce dans tous les secteurs. Il pourra aider les maisons de luxe à créer des pièces et fabriquer des choses par l’effort de la pensée, mais aussi en amont à prévoir, à créer des concept . Les réflexes seront différents… »

    Les acteurs du luxe traditionnels doivent apprendre à concilier leur expertise et celles des nouveaux entrants : capitaliser sur leur héritage et embrasser les nouvelles technologies, diversifier les profils, et, pourquoi pas, se rendre plus accessibles…

    Quant aux nouveaux venus, ils pourront être « digital first ». Luca Marini, Fondateur de Finery, l’explique très clairement : le numérique est plus avantageux pour se lancer en termes de coût, mais permet aussi de recruter les nouveaux clients plus rapidement… Sans compter que l’accès aux données permet de capitaliser sur les nouveaux enjeux du secteur que sont la personnalisation et la recommandation.