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economie - Page 2

  • Conférence "Luxe et Chine" [30/06] Partageons les temps forts de l'événement [#promiseconsulting @adetem]

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    Par Pr Philippe Jourdan et Chunyan Li

    Le Jeudi 30 Juin 2016, au Café l'Adjugé, au sein de la prestigieuse maison de ventes Drouot, Promise Consulting a animé une conférence sur le thème "Luxe et Chine : enjeux et perspectives pour 2016 et au-delà". 

    40 personnes au total, professionnels dans les plus grandes maisons du luxe, journalistes et consultants dans les univers du luxe, de la mode, de la beauté et du tourisme, se sont retrouvées à l'occasion d'un petit-déjeuner Conférence, de 8h30 à 10h30, donné par la société Promise Consulting. 

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    Poursuivant un cycle de conférences sur les tendances et les perspectives de développement du marché du luxe dans le Monde, Philippe Jourdan, associé fondateur, et Chunyan Li, consultante senior, spécialiste de la Chine, ont présenté un vaste tour d'horizon des perspectives et des enjeux du marché du luxe chinois avec une double volonté. D'une part isoler les facteurs conjoncturels des facteurs structurels, afin de discerner les opportunités de croissance dans un contexte économique certes plus "chahuté" mais porteurs également de nouvelles opportunités pour les marques de luxe occidentales. D'autre part, apporter l'éclairage d'une spécialiste de la culture chinoise afin de prendre en compte l'émergence d'attentes nouvelles, en particulier celles des plus jeunes générations vis-à-vis des produits de luxe.

    CE QU'ILS ONT RETENU DE CETTE MANIFESTATION

    CHUNYAN LI 

     

     

    PHILIPPE JOURDAN

     

     

    UNE ECONOMIE EN PHASE DE MUTATION

    Les deux conférenciers ont dans un premier temps rappelé quelques indicateurs économiques qui permettent de dresser un état de santé de l'économie chinoises dans le Monde : une croissance ralentie mais toujours positive, une dévaluation récente du Yuan mais avec des prévisions qui doivent prendre en compte la volonté politique des autorités chinoises de réduire leur dépendance vis-à-vis de la monnaie américaine (et en premier lieu de la dette américaine). Dans cette perspective, la transition de l'économie chinoise du "Made IN China" vers le "Made BY China" puis vers le "Made FOR China" se poursuit, même si la part du PIB consacré à la consommation intérieure et aux dépenses de l'Etat Chinois demeure encore en retrait, par rapport à celles traditionnellement réservées aux investissements et aux exportations nettes.

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    UNE ECONOMIE DU LUXE TRÈS (TROP) DÉPENDANTE DES ACHATS DES TOURISTES CHINOIS

    En 2000, 10 millions de touristes ont parcouru le Monde. En 2020, une projection situe à 200 millions le nombre de touristes chinois qui se rendront à l'étranger au cours de l'année. En 2015, ils ont été près de 105 millions à se déplacer en dehors de la Chine. Certes, la première destination régionale reste, et de loin, l'Asie, avec toutefois un ralentissement des déplacements à Hong-Kong (en réponse aux manifestations sinophobes de la population résidente à Hong-Kong) et une bonne tenue du tourisme chinois en France, malgré un climat sécuritaire peu favorable. Au final, près de 77% des achats de produits de luxe ("personal luxury goods") achetés par les Chinois le sont à l'étranger (dont 24% dans les pays asiatiques proches et 53% en dehors de cette sphère).

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     CHINE : "IT IS ALL ABOUT DIGITAL, IDIOT"

    Avec plus de la moitié de la population connectée (50,3%), près de 3h45 passé en moyenne par jour sur les réseaux digitaux, et 594 millions de Chinois connectés depuis leur Mobile, Internet est une réalité incontournable du paysage chinois en matière de communication et de recherche d'informations. Un constat qui se double d'une autre réalité : les Chinois sont de plus en plus nombreux à acheter en ligne et devrait dès la fin de l'année 2016 dépasser le commerce américain en ligne avec une projection d'achats de 371 milliards de dollars contre 326 milliards de dollars pour les US.

    Certes, le paysage numérique chinois comporte ses spécificités et est très différent de celui de l'Occident. A chaque type d'applications digitales développées en Occident (Moteur de recherche, Réseaux Sociaux, Réseaux de Micro-Chats et de Micro-Blogging, etc.), correspond sa version - et pas seulement son clône, loin s'en faut - chinois. En particulier, parmi tous les réseaux sociaux, Weibo, le Twitter chinois, et WeChat, une combinaison de Facebook, WhatsApp et Skype, sont devenus les outils de promotion les plus privilégiés par les entreprises. Ils comptent respectivement 222 millions et 650 millions d’utilisateurs actifs en 2015.

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    LA CULTURE CHINOISE : ENTRE GUANXI ET MIANZI

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    "De même qu'un arbre a besoin de son écorce, une personne a besoin de sa face", selon un proverbe chinois. La culture du Mianzi consiste ("face") accorde une grande importance aux formes de respect et de reconnaissance. Chacun vit sous et par le regard des autres : une tendance des élites chinoises est donc de se comparer systématiquement aux autres, selon des critères de réussites professionnelles ou personnelles. Les produits de luxe permettent donc aux Chinois les plus fortunés de matérialiser aux yeux des autres leur statut social, leur situation financière et de façonner ainsi l'image qu'il souhaite renvoyer à leur entourage (...).

    En Chine, "la formalité doit être réciproque". Les Chinois attachent une grande importance aux relations sociales, autrement dit au fameux Guangxi avec son cercle de proximité. Le fait d'avoir un bon "Guanxi" permet de bénéficier de soutien mutuel et de procéder ou de résoudre les problèmes plus rapidement. Enfin, la faveur - "RenQuing" en Chinois - peut constituer un crédit ou un débit. Dans cette optique, offrir un cadeau de valeur, que ce soit un produit ou une expérience marquante valorise également la "face" ("Mianzi") de son interlocuteur (...).

    TROIS GÉNÉRATIONS DE CLIENTS DU LUXE EN CHINE

    Il existe désormais trois générations clairement identifiées de consommateurs de produits de luxe en Chine, qui diffèrent fortement par leur profil, leurs attentes et leur expérience du luxe.

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    La première génération est celle des Baby Boomers. Nés entre 1950 et 1964, ils ont pleinement vécu sous l'ère du Président Mao et montrent un état d'esprit marqué par le nationalisme, l'idéalisme et une vie marquée dans leur jeunesse par la frugalité. La Révolution Culturelle a marqué pour eux une fragilisation durable des valeurs traditionnelles et ancestrales de la société chinoise et certains d'entre eux se remémorent la grande famine de 1958 à 1961. En position de décideurs, sûrs de leur pouvoir, ils associent le pouvoir et la richesse, qui leur permet d'obtenir tout ce qu'ils souhaitent et dont ils ont été privés dans une première partie de leur vie.

    La deuxième génération est celle de la Génération X (1965-1979). Enfants de la réforme économique entamée en 1978, ils ont été éduqués par MAO mais formés par Bill Gates. Cette tension forte a donc entraîné, chez eux, un désarroi et un certain sentiment d’insécurité. Raison pour laquelle cette génération se montre d’abord opportuniste et recherche la sécurité matérielle. Ils ont été parmi les premiers à consommer des produits de luxe, 60 % d’entre eux achètent ces produits pour augmenter leur estime de soi. Environ 80 % des entreprises privées en Chine sont gérées par des représentants de cette génération. 

    La troisième génération enfin est celle de la Génération Y (1980-1995). Elle a été la grande bénéficiaire de la réforme économique et ce, dès son enfance, sans avoir traversé de périodes très difficiles. Elle se retrouve confrontée à une grande variété de choix de consommation. Par conséquent, même si elle garde une racine chinoise, ses comportements et ses habitudes de consommation s’occidentalisent. Prendre un Big Mac au Mc Donalds’ ou un café au Starbucks, utiliser l’Iphone ou l’Ipad pour se connecter sur Internet et discuter avec des inconnus, ou encore, s’acheter des produits sur WeChat ou des sites de e-commerce, fait partie de leur vie quotidienne.

    LES  MARQUES DE LUXE FRANCAISES QUI DEMEURENT TRES APPRECIEES

    La Conférence s'est conclue sur la présentation des résultats du Baromètre Front Row mené conjointement par Promise Consulting et BNP Exane. Ce baromètre mesure dans différents pays l'Exclusivité et la Désirabilité des Marques de Luxe dans les univers de la Mode (prêt-à-porter, sacs et chaussures) et des Cosmétiques (parfums, soin et maquillage). 

    [RETROUVER L'INTEGRALITE DES RESULTATS EN CLIQUANT ICI]

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     NOUS CONTACTER

    Vous souhaitez en savoir plus ? Vous avez un projet sur la Chine ? Vous souhaitez connaître notre offre en matière d'études internationales dans l'univers des marques de luxe, de la beauté et de la distribution sélective ?

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    A PROPOS DE PROMISE CONSULTING

    Depuis 2000, Promise Consulting, anciennement Panel On The Web, permet aux décideurs de prendre les bonnes décisions.

    Grâce à un accompagnement et des études scientifiques ad hoc, Promise Consulting renforce le lien entre les belles marques et les clients tout en maximisant leur retour sur investissement marketing. Grâce à ses équipes du Conso Lab et du Luxury Lab, Promise Consulting délivre une expertise pointue en études de marché et d’optimisation des marques dans les univers de la consommation, de la distribution, du luxe et de la beauté. La société est établie à Paris et à New-York. Elle dispose de panels online dans plus de 35 pays en Europe, Amérique, en Asie et en Afrique. 

    Elle a créé une méthodologie innovante de mesure de la performance de marque et du ROI des investissements centrés sur la marque : Monitoring Brand Assets©. Cette méthodologie a été déployée dans près de 50 pays à date, porte sur l’étude de 250 marques dans les secteurs les plus divers et totalise plus de 1.000.000 questionnaires administrés en ligne dans le monde. Récompensée 8 fois en 12 ans, par la profession au plan national et international pour ces méthodologies innovantes, Promise Consulting accompagne les plus grandes marques de luxe, de cosmétiques et de distribution dans leur développement tant sur les marchés français qu’internationaux. La société intervient également dans de nombreux secteurs d'activité, chaque fois que les marques souhaitent disposer d'une stratégie de croissance éclairée pour mieux comprendre leur marché, s'adresser à leurs consommateurs, séduire et fidéliser leurs clients.

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  • #Luxe : qui sont les "gagnants" et les "perdants" d'une année #2015 tourmentée ?

    Par Marina Torre, La Tribune, @Marina_To

    En dépit des attentats en France et en Belgique et du ralentissement chinois, les grandes marques de luxe européennes restent largement bénéficiaires. Dans le détail, toutes les catégories de produits et acteurs ne sont pas logées à la même enseigne.

    Les magasins de luxe attirent peut-être une foule moins nombreuse qu'auparavant depuis les attentats. Mais les investisseurs restent aux aguets. Ainsi, le titre LVMH, qui a publié le 12 avril des résultats trimestriels inférieurs aux attentes pour la mode et la maroquinerie, fait-il partie des plus prisés du CAC 40 au lendemain de cette annonce.

    "L'environnement est très difficile en raison des attentats. Les magasins à Paris enregistrent des baisses de fréquentation à deux chiffres chez Louis Vuitton. Mais malgré tout, hors Donna Karan, la croissance atteint 2% sur la mode et la maroquinerie? Je dis j'achète!", commente Caroline Reyl, gérante du fonds Pictet-Premium Brands, lors d'une conférence.

    (....)

    L'horlogerie en perte de vitesse
    A plus long terme, la croissance, toujours présente, tend à se stabiliser à un niveau plus bas qu'auparavant sous l'effet de "l'atterrissage" chinois. Le secteur de l'horlogerie, en particulier à Hong Kong, reste très affecté par des lois anti-corruption. En outre, l'an dernier, les groupes de luxe suisses en particulier ont eu à essuyer les effets de la suppression du taux plancher du franc suisse face à l'euro. Touché de plein fouet, le groupe Richemont réorganise la direction de plusieurs marques etprévoit des suppressions de poste en Suisse.

    Toutefois, certains segments de l'horlogerie suscitent encore des espoirs comme les produits très haut de gamme, ou bien encore les montres connectées.

    >> "L'horlogerie n'est pas en crise, c'est le monde qui l'est"

    La digitalisation, un critère
    Dernier point qui semble de plus en plus faire la différence: l'e-commerce. Le luxe s'est longtemps montré réticent à se digitaliser. Les craintes? Que l'image de marque soit ternie en raison d'un service moins à la hauteur de leurs ambitions, de pressions à la baisse sur les prix, ces derniers représentant un élément-clé dans la catégorisation des produits de luxe. Mais l'appétence des consommateurs pour les nouveaux moyens d'achat ont eu raison de leurs réticentes. La distribution en ligne continue donc de se développer rapidement. De façon internalisée ou externalisée, notamment via Yoox-Net-a-Porter, plateforme codétenue par Richemont, ou internalisée.

    >> Les marques de luxe cèdent (discrètement) aux sirènes de la vente en ligne

    Au point même que la précocité de leur adoption des stratégies digitales devient un critère de distinction pour certains investisseurs. "Prada ne voulait pas en entendre parler", assure l'un d'eux qui juge un peu "tardifs" les choix de la marque en la matière. La direction de Prada a annoncé lors d'une conférence avec des analystes financiers le 11 avril son intention de développer ses ventes en ligne, notamment via un partenariat avec Yoox-Net-A-Porter.

    Une décision dévoilée en même temps que ses résultats en berne. Le bénéfice net de la griffe a en effet baissé de 6,5%, à 330,9 millions d'euros (359,8 millions de francs) au cours de son exercice 2015/2016 (achevé fin janvier 2016).

    Finalement, les plateformes de vente en ligne de luxe semblent le mieux tirer leur épingle du jeu. Ainsi Net-a-Porter, la marque d'origine britannique du groupe né de la fusion avec le site italien Yoox vient-il de signer un autre partenariat de taille, avec le joaillier Tiffany's.

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  • Après avoir longtemps résisté, le #luxe essaye de rattraper son retard dans le #commerce en ligne

    ACTUS REUTERS

    Après avoir longtemps résisté, le secteur du luxe essaye de rattraper son retard dans le commerce en ligne, canal devenu crucial pour capter davantage de croissance et appréhender une clientèle de plus en plus jeune, volatile et connectée.

    Longtemps rétif, le secteur du luxe tente de rattraper son retard dans le commerce en ligne, canal devenu crucial pour capter davantage de croissance et appréhender une clientèle de plus en plus jeune, volatile et connectée. Pris de vitesse par la rapidité avec laquelle évoluent les nouveaux consommateurs du luxe, notamment asiatiques, les groupes comme LVMH, propriétaire de Louis Vuitton ou Céline, Dior, Kering (Gucci) ou Hermès n'ont d'autre choix que de s'engager de façon plus volontariste dans le digital, au prix d'importants changements dans leur culture d'entreprise.

    "Nous sommes à un tournant, avec une vraie prise de conscience de la nécessité du digital", estime Mélanie Flouquet, analyste de JP Morgan, pour qui le e-commerce constitue un "gros enjeu à moyen terme" pour le secteur. Pendant que la croissance du marché mondial du luxe a ralenti aux environs de 5% en 2014, celle des ventes en ligne a atteint 30%, après une hausse annuelle moyenne de 28% entre 2011 et 2013, selon le cabinet Bain & Co.

    NÉCESSITÉ DE DÉVELOPPER LE MULTICANAL

    Le "multicanal", qui efface les frontières entre e-commerce et magasins en dur, s'avère d'autant plus nécessaire qu'après une phase d'expansion massive, nombre de marques ont stabilisé leur réseau et ne peuvent compter sur des ouvertures de boutiques pour accroître leurs ventes.

    Grâce à une stratégie digitale très poussée lancée il y a cinq ans, Burberry a signé, avec Hermès, une des meilleures croissances organiques du secteur en 2014. "L'omnicanal est un levier de croissance et de présence absolument indispensable. Les groupes de luxe n'ont pas d'autre choix que d'être sur tous les canaux de distribution", note Marc-André Kamel, associé de Bain & Co, qui observe que chez les jeunes de 15 à 25 ans, "un produit qui n'existe pas sur un smartphone n'existe pas tout court".

    LVMH "EN TRAIN DE S'ADAPTER"

    Le succès du site ouvert par Cartier (groupe Richemont <cfr.vx)>aux Etats-Unisa fait prendre conscience au secteur que des produits pouvaient être vendus en ligne à des prix très élevés sans dégrader leur image. La conversion annoncée de Chanel - la marque qui ne vend que des cosmétiques en ligne a annoncé qu'elle serait prête pour le multicanal à la fin 2016 - et la flambée boursière de Yoox après son rapprochement avec le site Net-a-Porter, (Richemont), témoignent aussi de l'intérêt stratégique de ce canal de distribution.

    Bernard Arnault, PDG de LVMH, a reconnu devant les actionnaires du groupe que "de plus en plus de produits vont se vendre sur Internet" et déclaré que le groupe "était en train de s'adapter à cette évolution". Acheter un produit en ligne et pouvoir le faire livrer en magasin ou commander dans un magasin un produit indisponible pour le faire livrer à domicile font partie des services devenus incontournables. Et LVMH "entend les proposer à l'avenir pour la plupart de ses marques", aux dires de son directeur financier, Jean-Jacques Guiony.

    Chez Louis Vuitton, les ventes en ligne représentent environ 2% à 3% du chiffre d'affaires, selon les analystes. Mais le malletier reste, selon un gérant d'actifs, "encore loin d'une expérience omnicanal globale", même s'il est plus avancé que d'autres comme Prada, Dior ou Hermès qui ne vendent qu'une poignée de sacs en ligne, sans parler de Céline, autre marque de LVMH, qui ne dispose pas de site marchand. Estimant que "l'omnicanal doit faire partie des services proposés aux clients", Axel Dumas, gérant d'Hermès, a évoqué à l'occasion des résultats annuels du sellier "des investissements assez lourds en 2015-2016 dans les systèmes informatiques et le site".

    MUTATION

    Chez Gucci (Kering), aux prises avec une délicate relance, le multicanal "compte parmi les priorités", a fait savoir le directeur financier du groupe, Jean-Marc Duplaix. La griffe, qui réalise environ 3% à 4% de ses ventes en ligne, selon les estimations, entend lancer cette année une nouvelle plate-forme de e-commerce.

    Le digital est aussi synonyme d'une profonde mutation du "business model" du luxe car vendre en ligne n'est pas simple techniquement et difficile à mettre en place (répartition des produits entre les différents canaux de distribution, gestion des stocks, logistique de livraison), relève Marc-André Kamel.

    Les marques savent qu'elles ne peuvent y échapper mais "n'arrivent pas encore à maîtriser l'infrastructure leur permettant de proposer une boutique en ligne totalement optimisée", résume Uche Pézard, directrice exécutive du cabinet Luxe Corp. Soucieuses de pouvoir assurer un service sans défaut, conforme à l'image qu'elles véhiculent, certaines griffes préfèrent retirer des produits de leur site car elles n'arrivent pas encore à optimiser leurs systèmes et ne veulent pas décevoir les clients.

    DIFFICILE DE MODIFIER LA CULTURE D'ENTREPRISE

    Toutes n'en sont pas au même stade de réflexion (environ 35% des marques de luxe ne vendent pas en ligne) et le fossé culturel reste important avec le monde de la technologie. "Le plus difficile, c'est peut être de modifier la culture d'entreprise et les hommes. C'est de leur expliquer que c'est un bien et non un mal pour les magasins", note l'associé de Bain.

    L'Europe continentale est d'ailleurs plus rétive que le Royaume-Uni ou les Etats-Unis. La part du e-commerce dans les produits de luxe y est estimée entre 2% à 3%, contre 7%-8% au Royaume-Uni et 10% aux Etats-Unis. De l'avis général, si les perspectives sont prometteuses en Europe et aux Etats-Unis, elles semblent encore éloignées en Chine où les marques sont confrontées à l'explosion du marché gris qui représente, selon Bain, 15% des achats de produits de luxe effectués dans le monde par la clientèle chinoise.

    Tant que d'authentiques produits seront vendus sur des sites chinois 30% moins cher que dans les magasins, les marques ne voudront guère ouvrir leurs propres sites dans le pays. Le digital, qui est aussi une source d'amélioration de la rentabilité - il élève le taux de ventes au mètre carré et allège les dépenses publicitaires - pourrait compter pour 40% de la croissance du marché mondial du luxe attendue d'ici à 2020, soit environ 35 milliards sur les 88 milliards d'euros prévus, selon les estimations d'Exane BNP Paribas.

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  • Lutte contre la corruption en #Chine : la fable de la lutte contre les tigres et les mouches [#corruption #XiJiping]

    A regarder pour bien comprendre en Chine le primat du politique sur l'économie et le social.

    La lutte contre la corruption, menée par le Président ‪#‎Xi‬ ‪#‎Jiping‬, s'inscrit pourtant dans une promesse faîte au peuple de lutter contre les "tigres" (les chefs autoritaires) et les mouches (les petits chefs imbus de leur autorité), accusés de favoritisme et d'être corrompus. Il n'y a donc ici que l'application d'une promesse politique, dont le but essentiel est de rassurer le peuple sur la détermination du pouvoir politique à éradiquer la corruption. C'est ici flatter le peuple, en jouant sur son désir de revanche sociale, une politique en partie entachée de démagogie et d'arrières pensées un brin cynique.

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