DE DOMINIQUE CHAPUIS | LES ECHOS | http://bit.ly/2gUXY3A
#Eram chausse ses #baskets #connectées
L’enseigne veut rester dans la course à l’innovation. Sur un marché en berne, où ses ventes souffrent, elle multiplie les projets.
Baskets connectées, services personnalisés : Eram veut garder un coup d'avance dans un marché en berne. Depuis trois ans, les ventes de chaussures en France reculent chaque année. Concurrence des pure players sur Internet, des griffes de mode ou du phénomène sneakers, « le marché est très dur », reconnaît François Feijoo, le PDG de la marque, propriété du groupe familial Biotteau (Gemo, Bocage, Mellow Yellow, TBS..), qui s'est récemment séparé de Tati. Leader de la chaussure en centre-ville, Eram n'a pas été épargnée. Son chiffre d'affaires a reculé de 3% en comparable en 2016, à 170 millions d'euros. « En 2017, entre janvier et septembre, notre activité est repartie, avec une progression de 3 % de ventes, alors que le marché est à -1 % », précise le dirigeant.
Aussi, pour rester dans la course, malgré ses 90 ans, Eram parie sur les Millénials et cherche à rajeunir sa clientèle. La marque va, par exemple, lancer des baskets connectées. Une première sur ce marché. En fonction des tenues vestimentaires, elles changent de couleurs. Le procédé, présenté au dernier CES de Las Vegas, associe une bande de fibre optique tissée, développée par Brochier Technologies, reliée à une led multicolore. Cette dernière est alimentée par un module électronique dans la semelle.
Une série limitée de 150 paires sera mise en place fin novembre dans son magasin du Forum des Halles à Paris. Le prix de vente a été fixé à 289 euros. « Cette basket va évoluer. Aujourd'hui, elle est tournée vers la mode, demain elle proposera d'autres services, c'est un début », assure François Feijoo.
Au rayon des innovations, Eram a aussi lancé Atelier 27, des chaussures personnalisables. En une heure, les clientes peuvent obtenir une paire originale, en choisissant un talon à leur goût, imprimé sous leurs yeux en 3D. Présenté à Lille, Paris et Nantes, ce concept n'est toutefois pas encore en service de façon pérenne. « Eram a inventé en 1954 la semelle en plastique, « Plastifor », qui a révolutionné le secteur, reprend le dirigeant. Aujourd'hui, nous remettons l'innovation au coeur ».
Dans le même temps, l'enseigne a restructuré son réseau de magasins, avec plusieurs dizaines de fermetures, afin de préserver sa rentabilité. D'autres ont été relocalisés dans les meilleures rues commerçantes, comme à Aix en Provence. Le nombre de points de vente est ainsi passé à 270 en France, contre plus de 300. Le chausseur a aussi quitté la Belgique, où il a clos ses 28 boutiques en janvier. Depuis il a ouvert 3 corners en Italie dans un grand magasin Coin. Et il s'est inscrit en mai sur la Boutique France de La Poste, afin de tester le marché chinois. Une boutique présente sur Tmall Global, la filiale du géant chinois du e-commerce Alibaba.
Les collections enfin, ont-elles aussi été retravaillées, avec un renouvellement plus rapide pour un prix moyen de 50 euros. « Compte tenu de la qualité du produit, nous offrons le prix le plus accessible du marché », estime François Feijoo. Icone en son temps de la publicité, avec son célèbre slogan « il faudrait être fou pour dépenser plus », Eram est aussi présente sur les réseaux sociaux. L'enseigne réalise sur Internet déjà 10 % de ses ventes, soit quasi le double de ses concurrents.